Une politique muséale originale
La constitution d’une collection
Pour réaliser ce projet de reconstitution des appartements et des vies des ancien.ne.s habitant.e.s de l'immeuble-témoin, il est essentiel d’adopter une démarche originale pour constituer nos collections. La transposition des recherches scientifiques en expérience concrète et sensible pour les visiteu.r.se.s appelle un travail de co-construction entre chercheur.e.s, habitant.e.s et act.eur.rice.s du territoire local.
La recherche d’archives
Les membres de l'association et les chercheur.e.s associé.e.s au projet identifient les occupant.e.s qui se sont succédé au sein de l’immeuble-témoin, afin de retracer leur parcours, et de collecter les informations nécessaires à la reconstitution de leurs appartements. L’enquête s’appuie à la fois sur les archives municipales, départementales, des archives d’entreprises, des dossiers de locataires ou toute autre source susceptible d’éclairer les conditions de vie des ancien.ne.s habitant.e.s.
La collecte de témoignages
Ce corpus de sources est complété par une campagne de recueil de témoignages et d’entretiens auprès des ancien.ne.s habitant.e.s, de leurs descendant.e.s et des voisin.e.s, invité.e.s à alimenter, par leurs mémoires, le contenu présenté. Cette collecte vise à bâtir un corpus d’archives orales, valorisé sous différentes formes au sein des salles du musée : documents sonores et vidéos, textes et récits restitués par des guides conférencier.e.s. Ces témoignages apportent la dimension sensible indispensable à l’incarnation de cette histoire.
La collecte d’objets auprès des habitant.e.s du quartier
Outre les contenus archivistiques, la collection du musée est constituée pour une part fondamentale d’objets du quotidien, issus de dons des habitant.e.s du territoire. L’AMuLoP invite, par le biais de campagnes d’archives iconographiques et de collecte d’objets relatifs aux périodes évoquées, celles et ceux qui le souhaitent à céder/prêter des objets et des documents.
Les habitant.e.s sont, d’autre part, parties prenantes de la reconstitution des intérieurs des logements que présente le musée. Leurs témoignages permettent, en les confrontant avec l’analyse d'archives iconographiques, d'identifier et de sélectionner les objets, le mobilier, les accessoires emblématiques des logements populaires du XXe siècle.
Une politique des publics diversifiée et tournée vers la participation
Le musée du logement populaire entend s’ouvrir à des publics variés, des habitant.e.s du territoire aux touristes internationaux. Pour répondre à son ambition scientifique et éducative, il semble fondamental de le faire fonctionner de manière inclusive, dans une collaboration avec les habitant.e.s des quartiers en banlieue, et en particulier celles et ceux du territoire de Plaine Commune.
Un public à la découverte d’une métropole mondiale
À l’heure du Grand Paris, ce musée prétend intéresser qui veut découvrir la région parisienne sous un nouveau jour : celui d’une véritable métropole mondiale. Le patrimoine que met en lumière le musée du logement populaire présente en effet un intérêt historique, tant pour les habitant.e.s du Grand Paris, que pour les touristes français.e.s et étranger.e.s. A cette fin, les contenus écrits et oraux de l’exposition seront traduits en plusieurs langues.
Les publics scolaires
Les thématiques portées par le musée en font un endroit particulièrement approprié pour les publics scolaires, de tous âges et de tous niveaux. L’AMuLoP comptant plusieurs membres professeur.e.s de collèges et de lycées, la construction d’une politique pédagogique diversifiée est une priorité. Une candidature au dispositif LéA (Lieux d’éducation Associés) a été déposée en 2019 et a reçu un avis favorable du Ministère de l’Éducation nationale. Une recherche sur la médiation scientifique et les apprentissages en histoire sociale sera menée au sein du lycée Le-Corbusier d’Aubervilliers et du collège Jean-Lurçat de Saint-Denis, par des membres de l’association et des enseignant.e.s associé.e.s au projet. Par ailleurs, des élèves de lycée seront associé.e.s à la collecte de témoignages, favorisant ainsi les liens intergénérationnels sur le territoire. En dehors de la visite des appartements-témoins, des ateliers seront proposés aux publics scolaires, en lien avec les programmes.
Des guides issu.e.s du territoire
Suivant l’exemple du Tenement Museum à New York, les visites du musée sont pensées pour être les plus vivantes possible, et en en prise avec la réalité locale. Nous prévoyons donc de former à la visite guidée des étudiant.e.s, des résident.e.s du territoire et des personnes en insertion professionnelle. L’enjeu de former des populations issues du territoire est qu’elles puissent apporter leur propre expérience du territoire au récit de l’histoire des ancien.ne.s habitant.e.s. Se rejoignent ainsi l’exemple singulier de l’immeuble accueillant le musée, les expériences particulières des guides et un récit historique sur le logement populaire en banlieue parisienne.